LES SEPOLCRI
Deuxième partie
mise à jour juillet 2024
Que voit-on sur ces sepolcri ? Différentes scènes de la Passion sont représentées : le jugement, la flagellation, la crucifixion ou encore la déposition et la mise au tombeau ...
Les « portes » du sépulcre sont gardées par de redoutables soldats qui, de même que les bourreaux du Christ, prennent la physionomie des envahisseurs barbaresques tant redoutés à l'époque.
Quelques églises possèdent des toiles peintes qui assemblées formaient le sepolcro.
TOILES FAISANT PARTIE D'UN SEPOLCRO
L'église paroissiale de Santa Reparata en Balagne conserve deux toiles, du peintre Pietr'Antonio Rossi (1692-1722), provenant d'un sepolcro aujourd'hui incomplet.
" La scène du portement de croix, à droite, représente le Christ tombant sous le poids de la croix. Trois bourreaux le frappent violemment pour l'obliger à se relever. Les deux qui se tiennent à droite du Christ, sont vêtus comme des pirates barbaresques ..." (cf ME. Nigaglioni op. cit.)
Dans la Confrérie Saint Antoine Abbé de Calenzana on trouve également des éléments d'un sepolcro, peints par Giacomo Grandi.
A Brando dans le Cap corse, dans l'église de l'Annonciation, c'est une toile de Luiggi Brunetti qui représente la déposition.
FORCIOLO (CORSE DU SUD)
Les monuments historiques ont noté dans l'église Saint Pierre de Forciolo la présence de tentures représentant des fragments de la Passion remontant au 19è siècle.
Clichés MH
Pour clore provisoirement cet aperçu sur les sepolcri, lisons la conclusion de M.-E. Nigaglioni :
(…) " les sepolcri corses sont une touchante expression de la piété baroque. D’une apparente frivolité théâtrale mais d’une profondeur de sens véritablement mystique, leur ambivalence émeut et fascine. Ils sont à la fois grandioses et modestes, savants et naïfs, précieux et rudimentaires.
On pourrait sans doute regretter que ces œuvres d’art éphémères ne soient montrées au public que deux jours dans l’année.
On pourrait également déplorer que la fragilité de ces décors festifs ne les condamne à disparaître plus ou moins rapidement. Mais à bien y réfléchir, ne serait-ce pas justement ces originalités qui en font tout le charme et l’intérêt ? " (Quatre siècles de reposoirs… op.cit. p. 168).
Mais la prise de conscience est là ! Grâce à ceux qui inlassablement s'appliquent à mettre en valeur un patrimoine oublié, on peut trouver aujourd'hui des sepolcri entiers ou par éléments installés en permanence.
Ainsi à Sta-Lucia-di Moriani le sepolcro du XVIIIe s. occupera à demeure (?) la première chapelle à gauche
Bibliographie :
- M.-E. Nigaglioni, L’iconographie du Maure dans la peinture corse de l’époque baroque, in Catalogue de l’exposition « Moresca images et mémoire du Maure », Corte 1998.
Et cet article
:
- M.-E. Nigaglioni :
Quatre siècles de reposoirs de la Semaine sainte en Corse : Sepolcri et Cartelami (XVIe-XXe siècles), in Il Teatro dei Cartelami, effemeri per la devozione in area mediterranea, (catalogue de l’exposition, pp 162-169, octobre 2012).
- Simon J. Vinciguerra :
Notes sur le cycle de Pâques, II Le Reposoir ou sepolcru, U Muntese n°110. pp. 39-42. 1966.
- Elizabeth Pardon :
le blog de l’auteur elizabethpardon.hautetfort.com, qui traduit avec chaleur et lyrisme sa quête inlassable et enthousiaste du patrimoine corse, est une mine de photos et d’ informations.
E. Pardon a animé en particulier une conférence abondamment illustrée à Santa-Lucia-di-Mercurio en 2017 et continue ses animations sur le thème La montagne des orgues.
Revue Arts sacrés n°16/mars-avril 2012 : Décors de la Semaine Sainte en Corse p.24.(E. Pardon)
En 2024 elle prépare une conférence à Quenza.