SAINT NICOLAS 2
EDIFICES REMARQUABLES EN HAUTE-CORSE
La chapelle Saint-Nicolas de Sermano
Située dans la pieve du Bozio, elle dépend du diocèse d'Aleria et figure aux monuments historiques depuis 1959.
Construite entre le VIIe et le IXe s. elle est rustique et charmante avec sa toiture de pierres. Elle domine les tombes du cimetière à quelques minutes du village.
L'intérieur abrite des fresques du XVe s. entre 1450 et 1458 (abside, arc triomphal et une partie du mur sud).
L'Eglise Saint-Nicolas de Moriani
Cette magnifique église de la Pieve de Moriani date de 1717 et elle est classée aux Monuments historiques.
Son campanile, un des plus hauts de Corse, servait de tour de guet à l'époque des razzias barbaresques et autres dangers qui venaient de la mer.
Récemment et brillamment restaurée grâce aux efforts de la commune, l'église illustre de belle manière le culte rendu à Saint Nicolas (et à Saint Pierre, l'autre saint patron).
Derrière le maître-autel, le retable de Raffaelle di Rossi le Florentin (16e s.) a retrouvé sa place d'origine après une superbe restauration.
Il a fait l'objet d'une exposition au Musée de Bastia.
Sur l'entablement qui divise le monde terrestre du divin, Saint Michel pesant les âmes, Saint Antoine de Padoue et au centre le Christ aux liens, intercesseur suprême
Pilastres latéraux
Ste Lucie et Ste Liberate St Jean l'Evangéliste
alias Ste Reparate et St Blaise
(Deus qui beatum Nicolaum pontificem) innumeris decorasti miraculis : Dieu, toi qui as illustré le saint évêque Nicolas par d'innombrables miracles ... (hymne à Saint Nicolas)
L'église Saint-Nicolas de Porri (CASINCA)
L'EGLISE SAINT NICOLAS DE CASTIFAO (CORTENAIS)
Dans le tableau ci-dessus à la composition intéressante, la Vierge et l'Enfant, dans les nuées, occupent l'angle supérieur droit.
Le saint se dresse de toute sa hauteur dans la partie gauche. Revêtu des habits épiscopaux, il tient le livre des Evangiles ; sa crosse est ornée de l'agneau divin.
A l'arrière-plan, un paysage marin avec un bateau, un rivage avec une tour évoquent la Corse.
En bas à droite un angelot qui tient un coquillage. C'est une référence à une anecdote concernant St Augustin réfléchissant au mystère de la Trinité. (voir notre page sur Saint Augustin en Corse)
Ce tableau, qui peut être attribué à Marc'Antonio De Santis, trouve son écho dans une toile de l'église de Silvareccio en Castagniccia. (ci-dessous).
Le saint Nicolas de Giuseppe Ronchi, en extase sous la lumière divine et le regard de 5 angelots, occupe l'essentiel de l'espace. Les couleurs et les impressions de son habit et de sa mitre sont riches. Près de lui les bourses d'or et le livre sacré.
Plis des vêtements, finesse des dentelles, ondulations de la barbe ... L'arrière plan avec ses maisons très géométriques pourrait figurer Castifao.
Castifao - André / Nicolas / Simon
Très dégradée hélas, cette magnifique église ne peut se visiter à cause des dangers qu'elle représente. Mais des travaux de réhabilitation sont prévus.
"D’importants problèmes structurels ont entraîné la fermeture de l’édifice au public il y a plus de dix ans.
Les travaux, menés par une entreprise spécialisée, ont commencé il y a peu. Ils dureront au moins jusqu’à la fin de l’année. Le coût est estimé est de 780 000 euros"
Morgane Quilichini , Corse-Matin (9 mai 2021) :
*******************
Quinze ans après un arrêté de fermeture, l'église San Niculaiu rouvre ses portes.
"Dans la réparation, il y a l'idée de redonner la beauté abîmée ou perdue. Les travaux, désormais achevés, ont apporté un sens et une âme à cette église''.
Les mots sonnent distinctement à travers la nef. Les fidèles, presque deux cents, pressés au coude à coude sur les bancs et contre les murs des bas-côtés, tendent l'oreille. Ils ne veulent pas rater une syllabe de l'allocution de l'évêque François Bustillo.
Estelle Maurois, Corse-matin, 26 juillet 2022
Sur le culte de saint Nicolas à Castifao :
"On sait peu que saint Nicolas fut l’un des saints les plus honorés dans l’Europe médiévale non comme le patron des enfants, celui des mariniers, ou des navigateurs, non comme le représentant éminent de la religiosité lorraine, mais bien comme l’image du « doteur charitable ». N’est ce pas à ce saint qu’est imputée, dès le 12e siècle, la légende italienne selon laquelle il serait venu au secours de trois sœurs frappées de déchéance par leur père, noble tombé dans la misère. Le saint aurait jeté des pièces d’or par l’une des fenêtres de la maison ruinée. Ce qui permet au père de marier chacune de ses filles dans l’honneur.
C’est la naissance du système de la « dotation de charité » qui aboutira à la création du Monte delle doti, à Florence au 15e siècle, caisse permettant un dispositif dotal en faveur des familles fortunées.
Ce n’est pas là le symbole de saint Nicolas : il reste le doteur des filles pauvres, celui qui indique aux doteurs potentiels la possibilité de devenir la providence des plus déshéritées …
A Castifau, le message ne souffre aucune équivoque. C’est bien à cette tradition que se rattache l’église, produit du transfert de ce capital symbolique…
Au cours du Moyen Age et à l’époque Moderne, San Niculaiu de Castifau était l’église pievane de la pieve de Caccia qui relevait alors du diocèse de Mariana ed’Accia. A l'intérieur les orgues provenant du couvent de Caccia ont été classées en 1991." (Vannina Marchini et Vincent Trojani, extrait de la fiche de la Médiathèque de la Corse et des Corses de l'Université Pasquale Paoli de Corte)
L'église d'Olmi-Cappella (Giussani)
L'église Saint Nicolas de Tomino (Cap Corse)
Tomino (Chapelle St Guillaume) Saint Nicolas, saint Guillaume, sainte Apollonie et une sainte martyre non identifiée au pied de Notre-Dame du Mont-Carmel
Domenico Desanti 1868
Les donateurs figurant "en petit" (registre humain vs sacré) représentent l'élite sociale de l'époque, comme en témoignent la richesse des vêtements et des parures.
Conventionnellement les hommes sont à gauche (pour nous) et les femmes à droite.
Selon le cartel écrit pour l'exposition Corsica genovese à Bastia en 2016, la donatrice est :
"Madalena Doria Tagliacarne, fille de Nicolo Doria et Barbara da Mare, seigneurs génois du Cap Corse. Elle épouse en 1571 le Ligure Cristoforo Tagliacarne, dont le grand-père fut le fondateur de Bastia ; il en resta le podestat jusqu'à son décès en 1499".
L'église Saint-Nicolas de Feliceto (Balagne)
FELICETO - VOÛTE AVANT ET APRES RESTAURATION PAR EWA POLI