ASCO LE VILLAGE 3ème PARTIE
1. LES RESSOURCES
2. LE TOURISME
3. RIVIERE, SOURCES ET FONTAINES
4. LA METEORITE D'ASCO 22 novembre 1805
1.LES RESSOURCES.
La fabrication de la poix et du goudron
Les Ascolais exploitaient la forêt de pins laricciu. On comptait en forêt de Carozzica une cinquantaine de fours au début du XXè siècle.
Dans ces fours on produisait de la poix et du goudron.
Les produits de poix et goudron remontent à l’antiquité. En 1821 un officier du génie maritime chargé du service forestier en Corse, recense les dernières communes où la fabrication de la poix continue ; parmi ces communes figure celle d’Asco.
Dans le Questionnaire de l’AN X diligenté par le Préfet, quatre villages, Asco, Calenzana, Calvi et Moncale font référence à l’exploitation du goudron et de la poix.
La poix servait au cordonnier pour la fabrication du ligneul :
« fil de grosseur et de longueur variables résultant d’un assemblage par torsion et poissage de plusieurs fils de lin ou de chanvre. »
(M.J et J.C. Morati, Quelques aspects de la vie rurale en Corse d’hier, Casaglione, 1988 p.863.
Cela permettait la confection de chaussures. La poix affermissait le ligneul et le rendait imputrescible. Elle en facilitait le glissement dans les trous fait par l’alène dans le cuir.
Le goudron servait à calfater les bateaux, opération qui permet l’étanchéité des coques en bois.
En quoi consistait le travail des fabricants de poix et de goudron appelés « piciaghji » en Corse ?
Nous avons une description précise, riche en détails, de ces « goudronneux » dans deux romans d’Antoine Trojani, écrivain ascolais né en 1901.
L’un de ces romans publié en 1984 « Pece cruda (la poix crue) » est en langue corse, l’autre « Pour une vallée sereine », publié en 1986, est écrit en français.
En voici la description qui en est faite dans «Pour une vallée sereine, chapitre XXV, pp 177-184»
« Le four, embossé par l’un de ses côtés dans le terrain en pente, est de forme ovoïde, comme les fours à chaux primitifs. Il a environ vingt paumées de profondeur sur quatorze dans son plus grand diamètre. Il est construit en pierres sèches, car à peine si elles ont été jointées avec un peu de terre. Il est le centre autour duquel gravitent et s’activent une vingtaine de travailleurs … A l’extrême base du fourneau est un trou rond, d’environ un pouce de diamètre, servant à l'écoulement du goudron et à l'aération du foyer. De par ailleurs, le four est entièrement fermé, sauf à la partie supérieure, complètement ouverte.
Tout autour du fourneau sont installés des "tazzatoghji", gros troncs d'arbres couchés, bien fixés à terre, et sur lesquels les "goudronneux" coupent et débitent les grosses pièces de bois gras, en menus morceaux, rouges comme tranches de jambon et collants comme la glu.
Les grosses pièces, tranches, rondins et branches de larix, sont coupées, sciées ou arrachées dans les environs et apportées sur place par des femmes solides, vaillantes, au pied sûr, seules capables d'évoluer, avec sur la tête des charges de soixante à cent livres, sur des pentes rocheuses, impraticables à toute bête de somme. D'habitude ce sont des femmes de la famille du goudronneux, ou bien des ouvrières embauchées à la journée.
Quand il y a assez de bois gras pour remplir le fourneau, un travailleur y pénètre au moyen d'une échelle et, du dehors, un autre ouvrier lui fait descendre à l'aide d'une corde, des fagots de menues esquilles de bois gras. Celles-ci sont disposées debout, en rangées circulaires, par assises superposées, et emplissent peu à peu le vaisseau intérieur du four, jusqu'à son orifice supérieur.
C'est là un travail méticuleux, nécessitant un certain tour de main, que le maître "goudronneux" assure généralement lui-même.
Car il faut que l'opération réussisse et soit productrice, faute de quoi c'est un raté ruineux, pour le patron et pour les travailleurs, la plupart chargés de familles nombreuses
Enfin arrive le moment de mettre le feu à l'embouchure supérieure, moment solennel que précède une pieuse invocation à la Sainte Vierge, à St Michel et à St Nicolas ; et ce, pendant laquelle les ouvriers se tiennent autour du fourneau, tête nue et un genou à terre.
Excessivement carburants, les menus morceaux résineux brûlent facilement, en laissant égoutter jusqu'au fond du fourneau le liquide noir, gras et poisseux, tout fumant, qui s'en va, au fur et à mesure de la combustion, par l'orifice inférieur, puis par une petite rigole de terre battue, dans la "pila", vasque creusée en contre-bas, dans la terre.
Cette masse visqueuse, épaisse, est, après refroidissement, versée dans les outres, les "narpie", faites de peau de bouc ou de porc, pour être transportée sur des bêtes de somme, et vendue dans les ports de Balagna, du Nebbiu, du Cap Corse ou d'ailleurs. C'est le goudron. La vasque n'est pas à ciel ouvert. Elle comporte une entrée arrondie, juste assez large pour qu'un homme puisse y pénétrer pour la nettoyer.
Mais cette fois, le chef goudronneux avait surtout besoin de poix, pour des clients du Nebbiu. Il fit donc remplir quelques outres de goudron ; puis il entreprit de transformer la plus grande partie en poix, marchandise plus chère, et aussi recherchée que le goudron.
Mais il faut arrêter la combustion à un moment précis que seuls connaissent les vieux "goudronneux" expérimentés. De temps à autre, avec une cuiller arrimée au bout d'un long manche, un ouvrier prend dans la masse grondante, une petite quantité de liquide noir, et la plonge dans l'eau froide. Lentement le maître goudronneux manie cette masse visqueuse et juge de son degré de cuisson. Car, imparfaitement cuite, la poix reste fluide, molle, intransportable et inutilisable. Trop cuite, elle est cassante, également sans valeur.
Quand la masse est au point idéal de cuisson, les opérateurs doivent l'éteindre. Ils procèdent par étouffement de cette masse enflammée et crépitante. Le goudronneux, avec un ou deux aides, chacun muni d'un immense balai bien mouillé, fait de branchages divers et de fougère, frappe à tour de bras, avec dextérité et cadence, l'entrée de la vasque où gronde la masse enflammée.
Mais il faut être habile, rapide et obtenir l'étouffement au bout de trois ou quatre coups maximum. Si la manoeuvre ne réussit pas, si la masse n'est pas étouffée, elle brûle complètement avec des hurlements, des détonations, à cause de l'eau des balais mélangée à la masse tourbillonnante. Des lambeaux de poix enflammés sautent en l'air, et il est prudent de s'éloigner.
Quand, au contraire, l'étouffement est réussi, on laisse tiédir la masse ; puis avec de grandes louches de bois, on la verse dans des formes en bois, bien saupoudrées de terre fine ; d'où les jours suivants on la retire en gros blocs quadrangulaires, du poids d'environ cent livres ... "
Description en corse (que l'on savoure si on sait le lire !) du four à poix et de la manière dont les « piciaghji » le faisaient fonctionner.
(Extraits de « PECE CRUDA, op.cit. p.27)
"U furnellu appena più largu a mezu ca in fondu e in cima, è cume una botta ritta, di quattordici o quindici palme. I so muri so a l'asseccu. E incasciatu indè a tarra di u pughjale, chi l'ingira quasi tuttu. U fondu astraccu battutu di tarra rossa, forma cume una piova, un canale per duve currarà u catranu chi cascarrà da tutte e trische accese, e chi esciarà per u tufone, vers'un antru canale, a via di a puzzetta.
Intantu a funtanella di u catranu affacca da u tufone di u furnelli, e corre, nera, calda, fumicosa, indù a piova di tarra liscia ; e rutuleghja à via di a puzzetta. Quandu chi a puzzetta sarà quasi piena, tandu ci si picciarà focu per fà cantoni di pece ...
L'otri pieni di catranu so allatati, pronti per esse insummati nantu e fere.
Ogni tantu Ors'Juanni ciotta a cuchjara indù a puzzetta, e Ghjacum'Antone maneghja a pece. Quand'è cume di si dè, ognunu s'appronta, chiappa un mondulu crosciu, e si mette a u so postu, i pedi nant'un locu siguru per un sguilli'.
In quattr'o cinque colpi nantu a bocca di a puzzetta, ci vole chi a furnace sia appanata. Altrimente a furnellata di a pece è persa ...
Reconstitution d’un four à poix en forêt d’Asco – Lieu-dit Caldane (cliché Médiathèque culturelle de la Corse)
Dans "Dionomachia ou "la guerre de l'âne" petit poème héroï-comique publié en 1823, Salvatore Viale, (1787-1861), poète corse de langue italienne raconte sur le mode burlesque une querelle entre les habitants de Borgo et de Lucciana, à propos du cadavre d'un âne, durant la Semaine Sainte de 1812.
Il parle du "cerotto aschese" :
"Tra i primi Michelaccio s'appresenta,
Coperto il ciglio d'un cerotto aschese,
Che coi capelli invano asconder tenta."
Parmi les premiers, se présente Michelaccio,
le sourcil couvert d'un emplâtre ascolais,
Qu'il tente de cacher en vain avec ses cheveux ...
Note : "In Asco, paese della Pieve di Caccia, sono oggetto di commercio certi cerotti composti di pece e ragia d'Abete, che si van vendendo per i villaggi degli abitanti di Giovellina"
Le "cerotto" est un emplâtre fait de poix et de résine de sapin que l'on met sur des blessures.
Les Ascolais fabriquaient ces emplâtres qu'ils allaient vendre dans la pieve de Giovellina
Pierre Jean Luccioni dans son gros volume "TEMPI FA, Arts et traditions populaires de Corse, Editions Albiana" consacre un long chapitre à la fabrication de poix et goudron à Asco, pages 60-65.
Il y est bien sûr question d'Asco. A noter l' intéressant croquis (page 63) d'un four à poix en forêt d'Asco.
Croquis d’un four à poix en forêt d’Asco par Gérard Dominici
Description d'un four à poix :
La jarre principale était remplie de bûchettes de pins, le feu était mis sur la partie supérieure des bûchettes et dès que la combustion était commencée, la jarre était fermée par de grosses pierres jointives, recouvertes de terre pour assurer l’isolation. La jarre secondaire qui avait assuré l’arrivée d’air au départ de la combustion était alors obstruée par une pierre et servait à recueillir la poix. La combustion durait environ 48 heures."
Médiathèque culturelle de la Corse
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L'activité pastorale : le réputé fromage d'Asco .
Asco était essentiellement un village de bergers. Dans les années 1930 il y avait plus de quatre-vingt bergers et autant de troupeaux de chèvres et de brebis.
Leur nombre s’est progressivement réduit et à l’heure actuelle on ne compte plus dans le village qu’un seul berger.
Les bergers transhumaient dans le désert des Agriates pour les chèvres, vers les pâturages de Balagne pour les brebis.
Le fromage, principale ressource des habitants était vendu dans les régions limitrophes. Les bergers partaient en tournée. Ils s’absentaient plusieurs jours et pratiquaient le troc : le fromage contre la farine de châtaigne en Castagniccia ou contre de l’huile d’olive en Balagne.
(Voir Albums TEMPI FA de Pierre-Jean Luccioni, notamment le volume VI consacré aux bergers d’Asco)
… Les fromages les plus réputés étaient ceux de Venaco, de Corscia, de Calenzana, d’Asco …
Le Petit Bastiais, 24 mai 1890
" ... fromage d'Asco de fameuse réputation (1er prix d'exposition à
Paris)
L'Annuaire général du Département de la Corse , 1938
« Si on vous sert du fromage d’Asco, qui est un village de bergers le plus haut perché de la Corse, vos papilles en seront surprises par le goût poivré d’un produit qui est aussi onctueux que le beurre, mais dont la couleur légèrement grise sera pour vous désormais un avertissement.
A moins que vous n’ayez un palais à toute épreuve, il faudra enrober dans de la mie de pain, par petits bouts, ce mets délicieux mais redoutable pour une gorge inexperte … »
T. Renucci / Jean Alesandri
Guide touristique MAAIF 1953
Il y avait aussi une importante activité de filage et de tressage de laine de brebis et du poil de chèvre, vendu dans toute la Corse.
On fabriquait aussi divers ustensiles propres au métier de berger et de laboureur : secchje, tinelle, faisselles, pelles à four, bâts, objets pour les labours.
Dans le bar de l’Hôtel du Cinto ouvert à Asco en 1954, on pouvait voir nombre de ces ustensiles exposés :
des secchje dans lesquelles les femmes allaient chercher l'eau à la Vieille fontaine à la sortie du village, les jougs, les araires ; les tamis servant à égoutter le brocciu ; des fusils longs à bourre, aussi bien que des fers à repasser, des pelles à pain et des tonnelets fabriqués sur place.
La coutellerie
Une autre production, pour un usage essentiellement personnel, celle de couteaux de poche à la forme particulière : le manche en bois, buis ou olivier sauvage, ou encore en corne de bouc, représentait une tête de chien.
LE MIEL D’ASCO
« Ascu primu pè mele e casgsiu »
De tout temps il y a eu à Asco et dans sa vallée des apiculteurs qui produisaient du miel en quantité suffisante leur permettant de commercialiser ce produit.
Ce miel a joui d’une bonne réputation et a fait l’objet de nombreux articles qui en vantaient la qualité.
Une première mention est faite dans le Journal de la Corse du 18 décembre 1855 lors de la première exposition universelle à Paris sur les Champs-Elysées du 15 mai au 15 novembre 1855. Cette exposition accueillit plus de 5 millions de visiteurs, 25 états et leurs colonies.
"… les produits de la Corse ne sont pas passés inaperçus au milieu de tous les prodiges de l’industrie et des arts, et ont obtenu une part assez belle dans ces récompenses …
Le village d’Asco est un des plus isolés et des moins connus. Situé sur une haute montagne, entourée de pics inaccessibles, habité par une population à peu près nomade, exclusivement composée de bergers, il semblait condamné à rester perpétuellement stationnaire. Eh bien ! Un produit a obtenu la médaille de 2è classe à l’exposition : c’est son miel ..."
Médaille de 2è classe : M. l’abbé Parsi (P.) Miel d’Asco
Dans son ouvrage La Corse et son avenir, Paris 1857, Jean de La Rocca fait allusion à cette exposition de 1855 :
« … la Corse aussi a envoyé à l’exposition universelle des échantillons des richesses qu’elle renferme ; elle aussi a concouru au prix ; elle aussi a obtenu des succès éclatants … »
et de citer parmi les primés, l’abbé Parsi pour son miel qui a obtenu une médaille de deuxième classe.
Page 132 parlant des abeilles :
« Les abeilles donnent de beaux produits, principalement à Asco et Castifao, dont le miel est réputé … »
Mentionné dans Société de commerciale de Bordeaux 1878 :
« Le miel d’Asco et de Castifao est renommé par sa suavité »
(H. Charpentier, d’Olmeto (Corse), Membre correspondant
Autre mention : Office de renseignements agricoles, Notice sur le Commerce des produits agricoles, Tome second, Production animale, Paris 1908
« Les miels de Corse sont de qualité généralement médiocre ; on leur reproche, non sans raison, leur couleur foncée et surtout leur amertume. Cependant les miels d’Asco sont cités comme possédant de réelles qualités ».
Collection des Guides Joanne, La Corse, 1905, Paris Hachette, pp.212 :
Le territoire [d'Asco] riche en bois, inexploités pour la plupart, et en pâturages, entretient de nombreux troupeaux et produit un miel exquis, renommé dans toute la Corse ..."
En 1931 dans un article publié par le Schweizer Alpen-Club, le journaliste Marcel Kurz écrit :
"Comme village Asco n'a rien d'attirant ... Mais on y trouve un miel unique au monde fleurant tous les parfums du maquis ...
Revue le Yatch du 8 décembre 1934 qui fait allusion au miel de Calenzana :
« Ce miel, en effet, justifie sa réputation et son arôme rappelle l’indéfinissable parfum de l’île, les abeilles ont butiné sur les cystes fleuris et ce miel de Calenzana – qui n’a de rival que celui d’Asco – renferme tout le parfum de la Corse ».
Dans l'Annuaire général du Département de la Corse, 1938
"Le miel de la région est très réputé pour sa blancheur et son goût délicat particulier ; cette particularité tient à la présence de petites feuilles labiées (miel primé aux expositions).
Cette étiquette figurait sur les pots de miel produit et commercialisé par l’Hôtel du Cinto à Asco dans les années 1960.
La mention - Fait de fleurs rares et de manne céleste – « La célèbre manne d’Asco » - a fait couler beaucoup d’encre dans les milieux spécialisés du miel.
Dans trois numéros de la revue L’abeille de France de l’année 1969, ont paru des articles, écrits par Alin Caillas (1887 - 1994) ingénieur agricole, lauréat de la Société des agriculteurs de France et chimiste du Syndicat national d'apiculture.
Le sujet était le miel d’Asco et plus exactement l’origine de cette « manne céleste ».
Dans un premier article d’avril 1969 Alin Caillas évoque le phénomène de la manne.
Témoignage de M. Mariani, président à l’époque des Apiculteurs corses :
« la manne d’Asco se trouvait par les belles matinées de juin-juillet, voire d’août, partout autour du village, sous la forme d’une mince couche de neige poudreuse sucrée, que les enfants allaient lécher sur les pierres lisses et propres du torrent, que les brebis broutaient avec l’herbe des prés et sur laquelle les abeilles, entre autres insectes, se jetaient avec joie ».
Autres témoignages :
Monsieur Jean-Vitus Guerrini, propriétaire de l’hôtel du Cinto qui produit et commercialise ce miel. (Lettre datée du 16 avril 1969 en réponse à l’article d’Alain Caillas paru dans la revue l’Abeille de France en avril 1969) :
« Cette manne d’Asco, alors qu’étant âgé de 12 à 15 ans je suis allé lécher sur les galets bien propres de la rivière avec des camarades plus âgés capables de détecter les jours assez rares où elle se posait, est très sucrée, parfumée et ce qui explique la ruée des abeilles même en période de floraison c’est que c’est du miel tout fait.
A l’œil nu on la voit sous forme de petits cristaux blancs et elle fond bien entendu au soleil …
Il y a deux ans en très grandes quantités elle s’est posée à la sortie du village vers la forêt et, le soir, le garde-chasse nous a amené sa voiture qui avait passé la journée à l’ombre, encore toute blanche de cristaux de manne.
Un chimiste allemand et tous les clients de l’hôtel du Cinto tenu par mes enfants, purent constater cela et déguster la saveur sucrée et parfumée des petits cristaux. Lorsque ces cristaux se posent sur des plantes dont les animaux ne veulent pas en temps normal, ils les broutent avec voracité, buis et fougères par exemple. »
Mais de quoi s’agissait-il ? On pense à du miellat mais les aiguilles de pins, nombreux en forêt d’Asco n’en exsudent pas facilement.
Alin Caillas fera soumettre à analyse le miel issu d’un pot qu’un de ses amis revenant de Corse lui avait remis.
Avant de faire la critique de cette analyse dans le numéro suivant de la revue, l’auteur écrit :
« il faut souligner avec satisfaction que le miel d’Asco est un miel excellent, blanc, granulé, de saveur douce et agréable, et par conséquent digne des meilleurs. »
Dans la revue de mai 1969, Alin Caillas revient sur cette analyse et conclut en ces termes :
« qu’il y ait de la manne dans le miel d’Asco, et qui plus est de la manne céleste, c’est fort possible. Mais cela n’apparaît pas dans l’analyse, car on devrait y trouver le sucre qu’on rencontre dans tous les miellats, car cette manne ne peut-être qu’un miellat desséché – c’est-à-dire le mélizitose.
Quant aux fleurs rares, j’ai un peu de peine à y croire. Si elles sont rares en Corse, elles sont toutes très communes sur le continent. »
Alin Caillas termine son article en vantant encore une fois les qualités du miel d’Asco « très beau miel conforme aux normes de qualité en vigueur. »
Ainsi l’origine de cette « manne céleste » n’est toujours pas résolue.
Mais Alin Caillas qui est un chercheur ne va pas en rester là.
En novembre 1969 il publie un autre article « Encore le miel d’Asco ».
Et là, grâce à la correspondance avec le maire d’Asco Jean-Vitus Guerrini, il pense avoir percé cette énigme.
Tout d’abord ce miel ne peut venir d’un quelconque mieillat ; quant aux fleurs butinées par les abeilles, en sont écartés les châtaigniers plutôt rares à Asco de même que les aunes, les bruyères, les genêts.
Alors, comment ces plantes inexistantes sont-elles présentes dans l’analyse pollinique alors que celles qui y sont présentes en abondance n’y figurent pas ?? !!!
Le pot de miel donné par un ami revenant de Corse serait-il vraiment celui du miel d’Asco ?
Alin Caillas va s’appuyer sur les motifs avancés par le maire d’Asco pour révéler l’origine de cette manne.
Dans la lettre datée du 16 avril 1969, M. Guerrini précisait :
« … quelle est l’origine de la manne d’Asco ? Les pins, la forêt, je ne suis pas de cet avis, car des forêts il y en a de très belles et plus importantes que celle d’Asco.
Mais Asco possède des forêts de genévriers juniperus et même une petite forêt de « cet arbre d’acier » le genévrier thurifère qui a fait arriver sur place une commission envoyée par l’académie des Sciences car, pour le grand spécialiste de la flore corse De Litardière, cette essence rare avait disparu depuis des siècles de la Corse, alors qu’elle a survécu à Asco et que cette essence a été découverte et affirmée par un herboriste de Grasse nommé Escarel en 1937.
N’est-ce pas ces plantes à baies qui dégageraient des buées sucrées et parfumées que les éléments atmosphériques célestes condenseraient pour en faire la fameuse manne dont seul le cirque d’Asco par sa conformité géographique et sa flore, soit à même de profiter. Je pense que c’est là le secret qu’un jour on sera à même de vérifier."
Alin Caillas s’est rallié à cet avis et pour s’en persuader s’est plongé longuement sur les caractéristiques de ce genévrier thuriféraire.
« … un arbuste de 3 à 6 mètres, aux feuilles d’un vert un peu glauque, très rare dans l’étendue de notre flore. Les feuilles des jeunes rameaux ont la forme de petites écailles allongées aigües et arrondies et munies d’une glande sur le dos. Les cônes fructifères globuleux que porte un court pédoncule recourbé sont d’un noir bleuâtre, couverts d’une fine poussière glauque … »
Ces observations permettent à Alin Caillas de conclure :
« …le propre d’une glande c’est de secréter quelque chose. Il est donc permis de supposer que ce quelque chose est une matière sucrée qui concourt à la formation de la manne …
Les fruits du genévrier sont d’un noir bleuâtre et comme la couche de fine poussière qui les recouvre est très mince, elle prend par transparence la teinte du fruit en question. Alors que, libérée de lui, elle reprend sa véritable teinte, qui est blanche … »
L’Office national des forêts a produit une plaquette où il donne les caractéristiques de cet arbre et sa localisation en Corse principalement dans la région d’Asco.
Les habitants d’Asco le nomment « Soliu » et disent :
« Soliu fratellu di tassu
Dura cent’anni, verde, seccu e passu »
Frère de l’if, le soliu (le genévrier)
Vert, sec ou pourri dure cent ans
(BSSNHC 4è trimestre 1966)
Illustration Bulletin de la Société des Sciences 1966
"Le village d’Asco vit toujours de l’élevage, de la production de fromage et d’un miel devant beaucoup de sa saveur à des exsudations végétales d’origine mal connue, provenant sans doute des genévriers.
(il arrive que la « manne d’Asco », sorte de mousse blanche, recouvre pierres et herbages aux petits matins de l’été naissant) … »
Le livre de poche, Corse, 1974, p.104
En septembre 1977 l’Hôtel du Cinto cessait son activité et évidemment sa production de miel. D’autres villageois continuent d’élever des abeilles et de produire du miel.
Le miel d’Asco étant toujours réputé, ils n’éprouvent aucune difficulté à le commercialiser, notamment auprès des touristes très nombreux en période estivale.
Mais ils ont diversifié leur production et proposent à la vente du miel d’asphodèle, de ronce, d’acacia, de bruyère, de chardon, de romarin … Il n’est plus question sur les étiquettes de la manne d’Asco..
A signaler le miel produit par Saveria Trojani et Jean-Michel Massiani qui a obtenu en 2021 le recherché label AOP. (Appellation d’origine protégée).
2. LE TOURISME
Le tourisme représente la part essentielle de l'activité économique d'Asco.
Son site incomparable dont nous avons longuement parlé (voir Asco 1ère partie) offre de nombreuses possibilités aux résidents de l'Ile et aux touristes : escalades en haute montagne avec notamment le passage le plus impressionnant au Haut-Asco du mythique GR20, et d'autres attractions plus abordables : randonnées en forêt, baignades dans les nombreuses vasques de la rivière, pêche à la truite, découverte de la faune et de la flore ...
LA STATION DE SKI DU HAUT-ASCO au lieu-dit STAGNU
C'est à l'initiative du maire de l'époque, Jean-Vitus Guerrini, que fut construite en 1964 la station de ski du Haut-Asco.
En février 1934 une terrible tempête de neige s'abattit sur la Corse, occasionnant des dégâts considérables.
Plusieurs villages étaient isolés et toutes communications interrompues. La situation était dramatique.
Des skieurs niçois furent envoyés et héliportés au-dessus des villages isolés. Ainsi les Ascolais virent-ils arriver par le col de Laggiarellu qui surplombe le village "de drôles d'oiseaux" qui n'étaient autres que des skieurs.
"En 1934, ce fut la catastrophe. Des villages corses balayés par les neiges, isolés dans des étendues immaculées, enfouis sous des épaisseurs. L’élément avec lequel nous jouons se fâche bien souvent. Ces jours-là, il s’était attaqué à une population sans défense, connaissant mal ses traîtrises et un groupe de skieurs niçois était parti à son secours.
Ce fut la première expédition à ski connue dans l’Ile de Beauté. Sans doute, chaussés de leurs lattes quelques skieurs anonymes avaient-ils déjà parcouru les hautes vallées qui s’étagent à plus de deux mille mètres d’altitude au-dessus de la ville de Bonaparte ou de celle de Sampiero Corso.
Mais ils n’avaient pas pris le soin de faire part de leur découverte et quand nos sauveteurs niçois arrivèrent avec leurs longs pieds de bois, ils étonnèrent la plupart des indigènes, encore émus tragiquement par les événements qui venaient de les atteindre dans leur bien et même parfois dans leurs affections les plus chères.
Mais désormais le ski n’était plus inconnu en Corse."
JEAN EPARVIER - BASTIA JOURNAL 27 décembre 1937
C'est à ce moment que Jean-Vitus Guerrini, comme il nous l'a raconté, eut l'idée d'implanter une station de ski sur le territoire ascolais !
Au départ de cette aventure, il n'y avait à cet endroit, appelé le plateau de Stagno à 1500 mètres d'altitude, que des bergeries.
Les derniers kilomètres pour ouvrir la route jusqu'au plateau de Stagno furent accomplis avec l'aide de la Légion étrangère basée à Bonifacio.
Trois remonte-pentes, un hôtel et dix chalets en forme de ruches, quelques caravanes permettent de démarrer la grande épopée blanche.
Des moniteurs de l'école française de ski furent recrutés et des compétitions organisées.
De la Corse tout entière les amateurs affluèrent et nombreux sont celles et ceux qui apprirent à skier à la station d'Asco.
"J'ai appris à faire du ski ici!" Une phrase chargée d'émotion, qui revient inlassablement comme l'écho d'une avalanche. Les yeux de nombreux habitants d'Asco reflètent les souvenirs de la joie des innombrables glissades enneigées de leur enfance. Tout a commencé ici dans les années soixante."
Corse-Matin 15 octobre 2015 pour la réouverture de la station de ski.
La station de ski fonctionnera jusqu'en 1992, année de sa fermeture due à de mauvaises conditions atmosphériques qui provoquèrent de fortes dégradations sur les équipements et les pistes.
Après une remise en état et du matériel flambant neuf, la station rouvrira en 2015 sous l'impulsion de la nouvelle municipalité.
Voir le site : reconstruction station de ski asco
Un lieu touristique incontournable : LE PONT GENOIS d'ASCO
Ce pont datant du 15è siècle est inscrit depuis 1984 à l'inventaire des Monuments historiques qui le décrivent ainsi :
« Pont en dos d'âne destiné aux piétons et troupeaux, reliant Asco aux pâturages du massif du Cinto [vallée de Pinara] par les pistes traditionnelles.
Constitué d'une arche en plein cintre et d'un tablier avec pas d'âne saillants. La sous-couche du tablier est en grosses dalles de schiste bleu. La couche de finition était constituée de galets roulés, noyés dans un bain de chaux »
C’est le fameux pont génois ou encore pont romain dénommé ainsi sur certaines cartes postales.
Il en est une qui titre une merveille des frères pontonniers, le pont génois d’Asco.
C'est un ouvrage admiré de tous, touristes, photographes, peintres et il figure dans de nombreux livres.
Ce pont propriété de la commune est situé au lieu-dit Lamella en contrebas du village.
Il mesure 20 mètres de long avec une arche unique de 6 mètres de portée et de 2 mètres de large. La voûte est réalisée en pierres de granit grises.
Il a subi une première restauration en 1971 où on l'a débarrassé de ses cordages en acier reliés à des piliers en béton.
3. RIVIERE, SOURCES ET FONTAINES
"L’Asco prend naissance dans le vaste cul-de-sac formé par la chaîne du Cinto, la Punta Minuta, le Capo Stranciacone, la Muvrella et le massif du Padro. Le fond de cette vallée est entièrement creusé dans les porphyres ; c’est peut-être la plus belle de Corse. Une gigantesque muraille portant des aiguilles, des pylônes arrondis, des lames étroites d’une hauteur immense, surplombe de toutes parts le fond de la vallée …
Au-delà du village d’Asco … la rivière s’engage dans une étroite gorge profonde de plusieurs centaines de mètres, aux parois presque verticales, ressemblant à la Scala di Santa Regina du Niolo, mais infiniment plus sauvage et plus imposante encore.
Plus en aval, la gorge s’élargit. L’Asco reçoit le ruisseau Tartagine, s’encaisse de nouveau et coule pour rejoindre le Golo à l’entrée de Ponte-Leccia …"
(Revue de Géographie annuelle, Tome 2, Paris 1908)
Les principaux affluents :
En forêt le ruisseau de Manica,
du côté de Giunte le ruisseau de Tassineta
en aval du pont de Rosgia, le ruisseau de Corbica,
Près du pont génois le ruisseau de Pinara
Cascade du ruisseau "a murzella"
Au village le ruisseau de Ranza,
Vallon de Ranza avec les vestiges des terrasses jadis cultivées.
plus bas celui de Chelga
et plus en aval le ruisseau de Logoniello.
Les sources aux vertus thérapeutiques :
Eaux de l’Asco .
« La Haute-Vallée de l’Asco renferme deux sources : Vetta di Muro, à quelques kilomètres du village, et Caldane, au milieu de la forêt de Carrozzica.
Emploi : boisson et bains. L’eau étant très froide et presque à la température de la glace, on fait chauffer une grosse pierre que l’on fait rouler dans le bassin où l’on se plonge aussitôt après. On en sort avec un léger frisson qui disparaît dès que l’on s’est bien frotté le corps.
S’il faut s’en tenir aux maladies qu’elles traitent, ces eaux encore inconnues à la science, doivent contenir des sulfates de chaux et de magnésie, ainsi que de la barégine *. »
*Dépôt gélatineux de couleur gris clair trouvé dans les eaux sulfureuses de Barèges. Il s'avère que ce dépôt est constitué de bactéries et d'algues."
(Eaux de l’Asco, Géographie générale de la Corse, abbé Girolami Cortona, 1893)
E Caldane
« … vicino a una villa chiamata Asco, nella valle di Carozzica sono due fontane di acqua limpida e chiara, ed a bever molto dilettevole, e fresca …
Fanno bellissime cure questi bagni alle persone oppresse delle collere del fegato, da rotture, da qualunque oppilazioni, per i quali effetti si puo credere, che sorgano per vena che tenga dell’argento …
Traduction :
« … Près d’un village appelé Asco, dans la vallée de Carozzica, il y a deux fontaines d’une eau limpide et claire, agréable à boire et rafraichissante.
Ces bains procurent de très beaux soins aux personnes souffrant du foie, de blessures et d’obstruction d’organes. On peut penser que de tels effets sont dus à la présence d’une veine d’argent … »
(Istoria di Corsica, Anton Pietro Filippini, seconda edizione, Pisa 1827)
« On est ici en pleine forêt … Devant vous se déroule dans une perspective enchanteresse la vaste plaine des Citarelle ; haute et épaisse futaie pyramidant en lancers d’une longueur de 20 à 25 mètre. … A l’extrémité ouest de cette plaine se trouvent les bains de « Caldane ».
Des flancs herbeux du Taglio-ai-Campi on voit sourdre un modeste filet d’eau, coulant silencieusement sur un sable d’argent, aussi blanc et aussi fin que celui de la mer. En contrebas, creusé dans la terre un grand puits en forme de vasque tout à fait primitive, recueille cette eau limpide.
C’est là que prennent des bains d’une merveilleuse et surprenante efficacité, névropathes et rhumatisants après avoir épuisé toutes les préparations pharmaceutiques connues. »
L’Abbé Trojani, La forêt de Carozzica, étude et paysage, 1895
Vetta (Betta) di Muro :
"… la Corse possède une source d’eau minérale mercurielle, unique au monde, je crois, et que l’été venu, des centaines de personnes, grimpant à sept cent mètres d’altitude, à l’endroit où elle jaillit au milieu des rochers déserts, viennent y trouver la santé et la force …
C’est au milieu de rochers abruptes, écrasants, dessinant sur le ciel bleu leurs crêtes échevelées, sur le territoire de la commune d’Asco, qu’il y a plus d’un siècle, un savant franciscain de Giovellina, le R.P. Cristini, découvrait une source abondante d’où l’eau jaillissait avec une teinte grise...
Après l’avoir analysée avec soin, il reconnut qu’elle contenait du mercure en grande quantité. Les vertus d’une telle eau ne pouvaient être qu’innombrables : aussi les malheureux accourent en grand nombre, infirmes, épuisés par un mal inexorable qui disparaît au bout de quelques bains.
Ils logent comme ils peuvent dans les grottes nombreuses et profondes que la nature a creusées dans les rochers, ou bien dans les cabanes que des personnes charitables ont fait construire sur le flanc du ravin, tout près de la source …"
Le Petit Bastiais 24 août 1888
Les photos et les commentaires qui suivent viennent de
Les contributeurs de refuges.info
Site www.refuges.infos
"Ancien « village » des curistes venant autrefois à la source Vetta di Muro (Betta di Muro), laquelle est à une centaine de mètres au NNE.
Au moins 6 cabanes en bon état, à voûte basse en pierres sèches, peu étanches, réparties sur plusieurs niveaux.
Certaines sont difficiles à discerner au sein des rochers et des buissons. L’une dispose d’un emplacement extérieur pour faire du feu."
Les contributeurs de refuge.info
"Tout à fait en face de la source, dominant le ravin, se dresse calme et fière, devant cette immensité qui semble baisser le front, la statue d’une Madone priant Dieu les mains jointes …
C’est bien beau … mais pour y arriver, que de peines, que de fatigues. Il faut grimper – littéralement – pendant des heures une côte abrupte brulée par le soleil … le vrai pays de la désolation …
A la prochaine réunion du Conseil général, un vœu sera présenté, je l’espère, par un de nos honorables, pour demander un crédit de quelques milliers de francs pour rendre praticable la route qui vous mène aux bains de Betta di Muro …
Elle répondra ainsi aux besoins réels de notre population qui n’a pas attendu les ordres de la Faculté, lents à venir, pour jouir des bienfaits de cette eau merveilleuse."
Un Montagnard dans le Petit Bastiais, vendredi 24 août 1888
De nombreux témoignages recueillis auprès de vieux Ascolais confirment la venue de curistes à la source de Vetta di Muro encore au début du XXè siècle.
On racontait aussi qu'il n'était guère besoin de s'adonner aux bienfaits de la cure : le seul fait d'avoir réussi à grimper jusqu'à cet endroit suffisait amplement à perdre son embonpoint !
A notre époque seuls quelques touristes ou plutôt randonneurs avertis s'aventurent encore vers ces sommets.
LES FONTAINES
Lors de l’arrivée de l’eau dans les années 30/40, des fontaines en fonte avaient été implantées dans les principaux quartiers du village : Piazza "a à Ribba » (groupe scolaire), Funtanella, Piazzeta, Chjassu, Lubertacce, Pagliaghju …
Ces fontaines ont été enlevées dans les années 1980 ; vétusté ? On ne sait trop.
Des vestiges de cette fontaine subsistent dans le quartier Lubertacce.
Un habitant d’Asco, René Carboni, a eu la bonne idée d’en récupérer une destinée à la benne. On sait ainsi à quoi ressemblaient ces fontaines.
Autres fontaines :
A Funtana di i muratori ; elle se situe en face du village à une heure de marche sur un sentier existant.
A Funtana di Piazza à a Ribba, place du groupe scolaire, créée dans les années 1980.
A Funtana Vecchja à la sortie du village en allant vers la forêt.
A la vieille fontaine - Entre tradition et modernité
A funtana di Vena a i pani sur la route de la forêt de Carozzica.
A funtana di a Vetrigia à quelques kilomètres du lieu-dit Giunte.
4. LA METEORITE D'ASCO 22 NOVEMBRE 1805
Article Corse-Matin du 24 février 2024 par Julie-Quilici-Orlandi
Premières rencontres de l’astronomie samedi (22 février 2024)
à la Casa di e scenze (Bastia)
Deux cents ans après sa chute, ce fragment de corps céleste trouvé en 1805 à Asco est exposé à Bastia. Une première historique.
Pour les passionnés d’astronomie pouvoir approcher la météorite d’Asco a un caractère insolite, presque mystérieux.
Sur une table protégée d’une vitrine, ce sont exactement deux fragments de 17 grammes qui pouvaient être observés. 17 grammes qui n’ont pas encore révélés tous leurs secrets.
L’histoire de cette météorite est assez limitée, reconnaît Ludovic Ferrière, conservateur au musée d’histoire naturelle de Vienne.
" C’était le 22 novembre 1805 mais on ne sait pas qui l’a trouvée."
Il est alors possible de découvrir que cette météorite provient de la ceinture d’astéroïdes à 300 millions de km de la Terre. …
Ce caillou céleste a été ramassé au sol très peu de temps après sa chute, ce qui explique son état de conservation. « Il n’a pas été altéré par l’humidité terrestre. Après deux cent ans, la météorite est aussi fraîche qu’une météorite ramassée après quelques jours », poursuit Ludovic Ferrière.
Pour la petite histoire, une fois trouvée, elle aurait été exposée en l’église d’Asco avant d’être achetée par le marquis de Drée, grand collectionneur, après 1814.
Dans les années 20, elle aurait été vendue à un collectionneur anglais.
« Le plus gros morceau aurait été coupé en deux ».
Et depuis 1838, une partie se trouve dans la collection de Vienne, une autre au musée de Londres, mais aussi, selon les informations recensées, un fragment à Chicago, New York, Budapest, en Inde à Calcutta.