Le baptême est le sacrement emblématique de l'Eglise, pratiqué dès l'époque paléochrétienne (à partir du IIe s.) dans des piscines ou des cuves baptismales puis dans les baptistères, enfin dans les fonts baptismaux placés à l'intérieur des édifices religieux.
D'origine grecque le mot baptême veut dire immersion dans l'eau.
Les fonts baptismaux : vaste programme ! Il y en a un dans chaque église, généralement placé à gauche en entrant.
L'emplacement est symbolique : c'est par là que le futur baptisé (le néophyte, c'est-à-dire "jeune pousse" en grec) va rejoindre le Christ.
Les fonts baptismaux (de fons : fontaine, source) sont des réceptacles d'eau bénite qui se sont généralisés lorsque, sous Charlemagne, l'Eglise organise le baptême systématique des jeunes enfants.
L'immersion dans des cuves ou des piscines n'étant plus possible, on procède alors à une simple aspersion (baptême par infusion)
La structure des fonts baptismaux
Les exemples qui suivent proviennent de BALAGNE.
Ils se présentent sur colonne ou sur maçonnerie, isolés ou inclus dans le mur de l'église, voire dans un montant de l'orgue ou du confessionnal, en forme de vasque, ronde, ovale ou rectangulaire.
La forme la plus courante est une vasque circulaire sur pied qui présente un ou plusieurs angelots sculptés dans la masse (marbre ou composite) avec parfois l'indication de la date et du nom du donateur.
Surmontés souvent d'un tableau ou d'une sculpture figurant le baptême du Christ. (voir notre page sur le sujet)
Les fonts peuvent être très imposants pour souligner l'importance du sacrement ; ils constituent parfois de véritables chapelles à l'intérieur de l'édifice.
L'intérieur de la vasque est divisé en compartiments (un pour la réserve d'eau, un pour l'évacuation et un ou deux autres pour poser les instruments du culte.
Jadis l'eau n'était bénite qu'à Pâques et à la Pentecôte ; ainsi la vasque est souvent fermée d'un couvercle ou d'un édicule censé rappeler les anciens baptistères (ou de simples portes quand ils sont intégrés à la paroi).
Quelques dates et donateurs.
La vasque de marbre blanc ci-dessous aux armes de Mgr Fieschi évêque de Sagone (1443-1445) alterne sur son pourtour 4 angelots et 4 armoiries (Fieschi de Gênes (diagonales), Frate di Calvi (lion, château, arbres), de Sopranis de Gênes (léopard assis).
On déchiffre avec peine : HOC OPVS FECIT FIERI MARTINVS DE FRATE FILIVS FRANCISCI AD LAVDEM DEI ET GLORIOSAE VIRGINIS MARIAE ATQUE BEATI IOANNIS BAPTISTAE MCCCCXXXXIII (notice MH)
Frate Giovanni di Calvi (Jean Mattei), fut général des Franciscains à Calvi (frères mineurs observantins), cardinal in petto au concile de Trente où il mourut de la peste en 1541.
Corbara - Fin 18è
LES FONTS BAPTISMAUX EN HAUTE-CORSE
REGION DE BASTIA
CAP CORSE
LA CASINCA